mardi 9 août 2011

Considérations sur le PQ


Dans un précédent article , j'avais abordé la question des objets qui énervent. Il est effectivement des inventions qui semblent juste avoir pour objectif de nous pourrir la vie, même si les meilleures intentions du monde sont à leur origine.

Je n'avais pas mentionné le PQ ! Le célèbre papier-cul. Le papier chiotte. Le papier w-c. Le papier de toilette ou, pour les plus subtils, le papier électrique. Ben oui : le papier accu ! Ha, ha, ha !

Je me dois néanmoins de signaler que si le papier de toilette peut être rangé – outre de l'être dans l'endroit adéquat – dans la catégorie des objets qui énervent, il le doit davantage à l'usage qu'on en fait qu'à ses propres indélicatesses.

Bien sûr, l'entame d'un rouleau peut générer son petit lot d'agacement : les deux couches désynchronisées dont les perforations ne coïncident pas, par exemple. Mais c'est bien souvent dû à une maladresse de l'utilisateur qui néglige de soigner l'amorçage.
Il est évidemment déconseillé de lâcher l'objet, surtout dans les toilettes publiques, sous peine de le voir filer en se déroulant par-dessous la porte... ou de tomber dans le pot !

Le PQ existe en différentes variétés, en différentes qualités. D'une manière générale, plus les toilettes sont publiques, plus médiocre est le papier. Trop fin, trop raide, trop rêche, trop bon marché, trop recyclé, pas assez écologique, proche du papier journal ou du papier-émeri. Bref : pénible.

À la maison, on peut avoir des exigences : double, triple, quadruple épaisseur ; gaufré, décoré, parfumé ; en pure ouate de cellulose hyperdouce garantie caressante pour les hémorroïdes ; en maxirouleau (dit « jumbo ») ; etc.

Ce n'est pas tant le papier en lui-même, écrivais-je, qui peut énerver, mais plutôt l'attitude de ceux qui l'utilisent. Car, à moins de vivre seul ou de jouir d'un w-c strictement personnel, les toilettes sont rarement un endroit dont on est le seul utilisateur. Il faut partager. Subir les abus et les négligences. Je vais tenter, dans les lignes qui vont suivre, de décrire quelques situations souvent crispantes mais ayant uniquement pour objet l'utilisation du PQ. Je préfère éviter de m'étendre sur d'autres incivismes, même si un peu de scatologie peut parfois faire rire.

Le rouleau baladeur :
Il y a des spécialistes, tant à la maison qu'au boulot ou dans les toilettes publiques, pour éviter de placer le nouveau rouleau dans le dérouleur. On prend les derniers coupons, on entame un nouveau rouleau (pour autant qu'il y en ait un), puis on le dépose sur le sol (parfois humide), sur le réservoir de chasse, sur le paquet de réserve, sur la poubelle... mais jamais sur ce dérouleur qui porte piteusement un ridicule cylindre de carton.

Le dernier coupon :
C'est plus subtil, mais c'est très fréquent. Certains sont balèzes pour laisser un seul coupon sur le rouleau installé sur le dérouleur. Oui, un seul. Juste pour ne pas avoir à se reprocher la négligence que j'ai décrite au point précédent.

Le rouleau mouillé :
Un dérivé du rouleau baladeur. Le nouveau rouleau, posé par terre, l'a été sur du carrelage trempé (au mieux, par de l'eau). Si c'est aussi l'ultime rouleau...

Après moi, les mouches :
Ou les doigts, ou autre chose. Là c'est vilain. Plusieurs coupables, sans doute, parce que ce n'est pas quand il n'y en a plus en réserve qu'il faut s'inquiéter, mais tout de même... Celui qui liquide l'ultime coupon et se tire sans prévoir la suite, c'est vache. Surtout que la réserve, quand elle existe, est rarement à portée de main de celui qui est assis sur le pot et tend la main vers le porte-rouleau nanti d'un minable cylindre de carton, puis s'aperçoit qu'il n'existe rien d'autre que ça pour œuvrer : ni rouleau baladeur, ni paquet de quatre dans le coin par terre... Il convient de noter que c'est généralement dans les sanitaires des dames que la pénurie survient le plus rapidement. (Si elles utilisent bien plus de PQ que les messieurs, c'est parce qu'elles sont plus soucieuses de l'hygiène corporelle. Deux mètres cinquante à trois mètres après un petit pipi, c'est un minimum.)

Il existe sans doute d'autres situations agaçantes liées au PQ, mais comme elles ont davantage trait à son (manque d') épaisseur ou à sa (mauvaise) qualité, je m'abstiendrai de les aborder en détail.

Il me reste néanmoins à évoquer une situation, indépendante – à l'un ou l'autre détail près – du papier w-c, mais que d'aucuns trouveront pénible : les toilettes jumelées. Surtout au boulot.
Vous êtes là, peinard, tranquille, dans une situation bien assise ; et puis soudain la porte du local s'ouvre, puis celle du cabinet voisin. Qui est entré là ?
Quel qu'il soit, cet individu est un enquiquineur. Un empêcheur de se soulager en paix.
Et même s'il y a du P-Q sur le rouleau, vous hésiterez avant d'y mettre la main.

Quoi qu'il en soit, n'attendez pas que ça sèche. Utilisez la quantité de papier nécessaire à faire place nette, sous peine de démangeaison. Et souvenez-vous du proverbe japonais : « Qui s'endort avec le cul qui gratte s'éveille avec le doigt qui pue ».

4 commentaires:

  1. Oui qui plus est il existe la "malédiction du rouleau de PQ" : ceci est le terme utilisé pour désigner la malchance de celui qui doit toujours changer le rouleau de PQ dans un foyer. C'est même pas la faute des autres habitants du foyer qui feraient exprès de ne laisser qu'une feuille, ou qui laisseraient le rouleau vide. Non, c'est juste que ça tombe TOUJOURS sur la même personne. C'est comme ça on y peut rien !

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  2. D'un autre côté, faut avouer que quand on doit changer le rouleau, on s'en souvient ; alors qu'on oublie probablement toutes les fois où on s'est simplement servi sur la bobine en cours...

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  3. quand j'étais gamin (je sais, je sais, c'est loin!!!) les toilettes étaient au fond du jardin et le pq était des morceaux de papier journal, amoureusement coupés et accrochés là où il fallait. Je ne me souviens pas vraiment, mais je crois qu'on ne passait jamais les doigts à travers: il n'aurait pas fait bon qu'il y ait des virgues sur les murs en bois de la cabane en bois; des traces de pneu dans le slip, à la rigueur, mais pas plus.
    J'ai un cousin qui s'est fait installer des toilettes japonaises: plus besoind de pq, tout se passe au jet et il parait que c'est -je le cite- ex cep tio nnel!!!! ça essuie, ca sèche... -je le re cite- for mi da ble!!!!
    et pour rien au monde il ne retournera à "l'ancien système".... comme quoi le pq va devoir s'adapter....

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  4. Excellent ! D'ailleurs, le jet, c'est parfois ce qu'il faudrait certains jours, quand un demi rouleau ne suffit pas... (j'arrête là parce que c'est scato)

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